C'était mieux avant ... ! (qui dit)

Publié le par stetien

Ce matin, enfin, aux aurores de midi 17 car on était quand même dimanche (et puis M…., j’ai pas à me justifier non mais…), je me suis promené dans les rues de mon arrondissement parisien (dont je tairai le nombre pour éviter une émeute devant ma porte…). Arrivant près de la tour Montparnasse, flânant vers Denfert en passant par Daguerre (c’est beau, ça rime…), d’un coup, je me suis arrêté (pas vraiment d’un coup sec bien sûr, c’est une image…), et, tout en respirant l’air pur, je me suis rendu compte qu’il n’y en avait pas !

 

Bah non, pas un seul !

 

Pas de char dans les rues, pas de soldats surarmés, pas de miliciens en vadrouille… Rien. Peut être des policiers en tenue (voir même en roller…) mais même pas certain…

 

Il n’y en a pas. Vous vous rendez-compte ? Mais est-ce que vous vous rendez-compte ?

Pas de guerre ! Enfin, pas chez nous ! Ailleurs oui, un peu partout dans le monde, ah que oui… Et des belles horribles sanglantes, bien dégueulasse (pour si peu que il existe des guerres propre – et pourtant je crois avoir déjà lu un truc comme cela, m’enfin…), ah que oui oui oui….

 

Oui, mais pas chez nous. Plus chez nous.

 

Est-ce que vous vous rendez bien compte de ce que nous étions il n’y a pas si longtemps ? Je dois vous résumer ? Non ? Sérieusement ? : 2 conflits mondiaux dans le même siècle (personne n’a fait mieux), des guerres coloniales sur les 6 continents (jamais compris pourquoi on en comptait 5…), des guerres de 30 ans, 100 ans, 10 ans, une révolution de taille avec pendant 10 ans des massacres er exécutions en tout genre, des petites révolutions, la commune, et sans oublier bien sûr, les guerres des rois, celle de l’empereur…. Bref, vous en conviendrez, le moins que l’on puisse écrire, c’est que notre petit territoire n’a pas manqué pendant plus d’un millénaire, et encore plus spécialement lors des derniers siècles, d’être un espace, un lieu de guerre.

 

Oui, la France et la guerre, cela semblait aller de soi il y a encore quelques décennies.

 

Ah et puis, parce qu’il ne faut pas l’oublier, nous avons été de bons professeurs, et donc, dans notre vieille Europe, en dehors des conflits mondiaux, de bien nombreux pays – Portugal Grèce, Espagne, Italie, etc. – ont également, et il n’y a de cela pas si longtemps, connus conflits et révoltes, révolutions fleuries, généraux de pacotilles. Bref, la guerre, la souffrance, la mort, … L’horreur de l’Homme se supprimant soi-même quoi…

 

Et me revoilà donc, par notre beau matin, tranquille, me promenant dans les rues de Paris, humant (ca se dit ça non ?) notre air un peu pollué, certes, mais que je dois bien quand même respirer, et soudain, car j’en étais à peu près là, m’arrêtant et constatant que de guerre, il n’y en avait plus chez moi.

 

Plus de sirène me poussant à trouver un abri au plus vite, plus de tête à baisser pour éviter des regards interrogateurs, plus de salut à effectuer ou de drapeau à saluer sans vraiment en avoir envie. Non, plus rien qui m’oblige à faire des choses que je ne veux pas.

 

Alors oui, je sais, l’Europe, c’est pas encore cela : La monnaie, personne n’est vraiment convaincu, les identités restent, les problèmes subsistent, et il y a encore bien beaucoup à faire. Oui, je sais, c’est loin d’être ce que nous souhaitions, ou pas d’ailleurs.

 

Et l’Europe n’a pas supprimé les conflits dans le monde. La France est toujours engagée sur de bien nombreux territoires, et au moment même où vous me lirez, entre le continent africain et la présence sur bien d’autres continents, nos soldats, et nos intérêts, restent présents un peu partout.

 

Mais de guerre, chez nous, sur notre territoire, il n’y en a plus.

 

Alors chaque matin, lorsque je trouve que les taxes sont trop lourdes, que les règlements européens sont trop complexes, que l’économie de notre continent n’est pas assez humaine et solidaire, je repense à mon père, je repense à mon grand-père, je repense à leurs sœurs et frères, et je me dis que quand même, une petite paix, ça valait le coup même si tout n’est pas aussi parfait qu’on le souhaiterait…. Enfin, si je peux me permettre !

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