Du bon usage de voyager en son temps... Et par tout temps.

Publié le par stetien

Je dois vous avouer quelques choses, et en même temps, force est que je reconnaisse face à moi-même cette douce incompréhension qui fut mienne pendant si longtemps : Les lettres de Montesquieu ne m’avaient provoquées aucun plaisir en leur temps, ni… Rien du tout en fait à l’exception d’un 13/20, ce qui n’est déjà pas si mal.

 

Encore un livre, comme beaucoup, qu’il est bien difficile de comprendre quand on le découvre pour la première fois, et encore plus, soyons franc, avec la si faible pédagogie et marque d’intérêt que peuvent donner de nombreux enseignants en ce domaine. Bref, on ne va pas se fâcher.

 

En fait, avec les années, je me rends en compte que c’est en voyageant que, à la fois, on découvre, et l’on ressource. Bien faible découverte me direz-vous, et vous aurez raison… Mais, car il y en a un, cela m’a aussi permis de constater à quel point nous sommes de moins en moins humanis famillius compatibilus dans nos régions modernes.

 

Il me semble que plus nos régions sont, disons, comment dit-on, allez quoi, lâchons nous… Civilisées… et bien le moins elles savent vivre en famille et en communauté.

Attention, loin de moi de porter un regard réprobateur ou pas d’ailleurs sur notre façon de vivre en Europe. Je sais, comme beaucoup je pense, combien notre vieux continent possède encore, quoi qu’on en dise, et qu’on en pense souvent, bien des attraits.

 

Certes, nos économies sont mal en point et aujourd’hui, tant qu’à tenter sa chance, il vaut mieux sans doute parler brésilien, chinois, indien, arabe, … Enfin, aller presque partout, sauf chez nous !

 

Certes, et là, je fais référence à notre actualité très … actuelle …, à moins d’aimer les températures avoisinant notre croissance sur de longs mois (les températures sur de longs mois, parce que la croissance, cela risque d’être sur de longues années), mieux vaut aller faire un tour sous les tropiques.

 

Mais malgré cela, et malgré bien d’autres choses, l’Europe, notre continent reste attirant sur bien des points.

 

Et pourtant…

 

Et pourtant, en me promenant, par-ci, par-là (et vous savez combien j’aime me promener…), de nombreuses choses m’étonnent, et là, justement, car c’est l’objet de ma petite missive (je sais, c’est long, mais on y arrive…), mon sujet du jour tourne autour de ce rapport à l’autre, à la famille, aux générations, aux voisins, qui se sont bien délités dans nos belles régions.

 

En Afrique, qui n’est pas pourtant le continent le plus aisé, dans de magnifique pays comme le Niger, le Mali, le Bénin, et tant d’autres, l’avez-vous remarqué en vous promenant un peu partout, et encore plus dans les villages, pas pauvres dans les rues le soir, pas de mendiants. Pas de vieillard au bord du chemin, de babouchka seule sur les bancs d’un marché.

 

Que j’aille dans les pays slaves, en Asie, en Amérique latine, pas (ou bien peu) de laissés pour compte, de matelas gisant dehors sans toit pour la nuit, de resto du cœur ou d’armée du salut pour compenser la solitude et la déshérence du vieil homme ou des jeunes enfants.

 

Non, rien de tout cela, là ou pourtant, il n’y a souvent que bien peu.

 

Chez nous, on peut mourir de froid ou même de faim tout en possédant un Iphone, une carte d’identité (ça aide pour les identifications, je sais, c’est sombre), un vieux cadi usé et je ne sais quoi encore.

 

Là-bas, on ne saura sans doute ce que sont les angry birds, aucune chance d’avoir jamais vu un bus à l’heure et encore moins un pass navigo, et chanter de la rue ne devrait pas vous rapporter grand-chose… Mais, vous trouverez toujours une assiette que quelqu’un partagera avec vous, un coin de feu ou vous asseoir avec d’autres, des sourires à échanger et du temps, du précieux temps, à partager.

 

Du coup, je me dis que bien riche et à la fois bien pauvre nous sommes devenus !

 

Et cette pauvreté là, elle est bien plus difficile à combattre, car elle se repend dans les habitudes comme une maladie qui pousse chacun à être de moins en moins « au monde avec autrui », tout en étant de plus en plus les uns sur les autres.

 

Etrange étranger !

 

Alors, et bien sûr, si je peux me permettre, afin que nous nous remettions à niveau, un petit peu de partage, de don, de temps, à donner, peu, souvent, cela n’est pas important, mais le faire, ce serait une bonne façon de remettre du cœur entre nous.

 

Et là où il y a du cœur, c’est certain, il y a de l’espoir, et donc de bonnes chances de trouver un peu d’avenir.  

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